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Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)
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Résultat de la recherche de Pass. Semur D.M.
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Empl. trans. indir. "Plaire à, être agréable à" : Vous avéz estrainges maniere Et estes maulx homs a servir, Je ne vous saroye abelir. Vostre banniere est au vent mise, Tournés le cul devers la bise, Ne faictes pas chiere piteuse. ([Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 7]). |
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B. - | "Placer un objet sur une ouverture" : Ceste pierre [sur l'entrée du tombeau du Christ]qu'est mout pesant Nous covyent sur ly abouchier, Nully n'y pourra atoucher. ([Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 226]). Par nous fust descruciffié Et oing cy com j'ay proppossé ; Ou monument l'avons possé, Ung fort tonbeaul sus aboché Que d'aucung ne soit atouché. ([Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 228]). |
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B. - | "Placer un objet sur une ouverture" : Ceste pierre [sur l'entrée du tombeau du Christ]qu'est mout pesant Nous covyent sur ly abouchier, Nully n'y pourra atoucher. ([Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 226]). Par nous fust descruciffié Et oing cy com j'ay proppossé ; Ou monument l'avons possé, Ung fort tonbeaul sus aboché Que d'aucung ne soit atouché. ([Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 228]). |
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"Mettre en chemin, amener" : Monseigneur, dire je vous ose La cause quil nous achemine : Une estoille quil enlumine Tout le monde de sa lumiere, Nous monstre par verité clere Que le Roy des roys cy est néz. ([Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 84]). |
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"Rapidement, avec diligence" : Mes compaignes, or venés sa, Et vuillés laisier le parler ; Je vuilz activement aler Vers ma cosine, c'est raisom. ([Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 56]). Adieu, sire, jusques au reveoir, Vous nous laiséz activement. ([Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 149]). Or ça, ça, chivallerie, Aprestons nous hactivemant. ([Myst. st Sébast. M., c.1450-1500, 162]). Ainsi corrés activemant ([OUDIN, St Genis M.S., c.1490, 69]). |
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"Rapidement, avec diligence" : Mes compaignes, or venés sa, Et vuillés laisier le parler ; Je vuilz activement aler Vers ma cosine, c'est raisom. ([Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 56]). Adieu, sire, jusques au reveoir, Vous nous laiséz activement. ([Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 149]). Or ça, ça, chivallerie, Aprestons nous hactivemant. ([Myst. st Sébast. M., c.1450-1500, 162]). Ainsi corrés activemant ([OUDIN, St Genis M.S., c.1490, 69]). |
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- | P. iron. "Affublé, assorti, loti" : Las, que je suis bien adoubbee Quant a tel sain je suis vouhee ! Reguardés cy quel cullerant, Il chante comme ung hupperant ! ([Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 76]). |
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"Rude, violent" : Or sa, chetifz, malheuréz, De grandz copz faiz et aduréz, Tu en aras sur tes espaulez ; Nous verrons ce manras ces baulez Que chascun jour mener souloies. ([Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 100]). |
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. | Advienne qu'advenir pourra/advienne ce qu'il en pourra. "Advienne que pourra" : Aveinne qu'avenir poura. ([Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 53]). Adviengne ce qu'il en pourra, Mais vous en avez mal ouvré. ([MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 202]). Advienne qu'avenir pourra, Mon propos est entieremant En Dieu, le pere omnipotant ([Myst. st Adr. P., c.1450-1485, 121]). |
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"Affliction" : Il [Jésus] vous ara bien agreable, Car tous ceulx c'ont afflictïon, De leurs pechiers contrictïon, Il ne les veul point reffusser. ([Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 137]). Ceste vie n'est pas estable, Mais est transitoire et mortelle, Et l'autre vie n'est point telle ; En ceste n'a qu'aflixion, Misere et tribulacion, Et l'autre vie est adurée. ([Myst. st Adr. P., c.1450-1485, 151]). |
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I. - | Empl. trans. "Rendre fou" : Helas, qu'ay fait ? povre me truis, Nu et honteux, enginé suis. Helas moy ! mon pechier m'afole ! Or sui ge folz et tu es folle, Mors sommes et a dampnement Passé avons commandement. ([Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 17]). |
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- | Avoir age. "Avoir la majorité, l'âge requis, l'âge où l'on est capable de telle chose" : Par le Dieu quil a fait la nue, Je say bien que c'est cy mon filz Et que tout aveugle nasquit, Mes comment on l'a fait reveoir, Je n'an say riens, saichéz de voir. Il a aige et say parler, Vous ly povéz bien demander. ([Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 129]). [Réf. à Jean 9, 21] |
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- | Avoir qqn agreable. "Agréer, accueillir favorablement" : Il [Jésus] vous ara bien agreable, Car tous ceulx c'ont afflictïon, De leurs pechiers contrictïon, Il ne les veul point reffusser. ([Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 137]). |
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"Personne qui en aide une autre" : Il n'est pas boin que longuement Adam en ce lieu seul demeure. Faire luy fault trestout en l'eure, Tandix qu'il dort et qu'il sommoille, A luy ung aide pareille ; Aprés quant il se esveillera, Joieux sera quant il la verra. ([Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 13]). [Réf. à Gen. 2, 18] |
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- | Au fig. "Désagrément, difficulté, inconvénient" : Par malvoitier et par envie Vous luy avés tollu la vie A tel martire, a tel doleur. Tolloit il riens es gens du leur ? Avoit il nul desherité ? Il ne preschoit que verité. Verité l'a fait en croix pendre, Car maintes aiguëz engendre. ([Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 228]). |
Rem. É. Roy, Le Mystère de la Passion en France du XIVe au XVIe s., p.193 et p.511, a lu argüez, qu'il définit "piques, disputes". Si cette lecture est bonne, il s'agirait d'une première attest. (cf. FEW XXV, 211b: argutare). |
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- | [Sentence évangélique] Qui m'aime me suive : Reguardons devant nous, voyons nostre ennemy, A eulx me combatray, se Dieu plest, aujourd'uy. Qui m'ayme, sy me suyve ! ([Flor. Octav. L., t.1, c.1356, 152]). Signifier a fait a trestoute sa gent Chascun monte a cheval tost et appartement ; Qui amer le voura, si le sieuve briefment, Car aux Englois s'en va, se dist isnellement ([CUVELIER, Chans. Guescl. F., c.1380-1385, 383]). Quil m'amera avec moy vienne. ([Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 125]). Il est temps, l'eure est acomplie, Que nul n'en differe ne tryve ; Mes ayez tous chiere hardie Et cil qui m'aymera me suyve. ([Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 438]). En nom Dieu, je vois commancer Et qui m'aymera, si me suyve, Pour noz anemis dechasser, Afin que du royaulme on les prive. ([Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 474]). Monstrons nous comme gens de fait Et allon en belle ordonnance. Vecy l'estandart et la lance ; Or me suive qui m'aimera. ([Myst. st Laur. S.W., 1499, 147]). |
Rem. Hassell 34, A67 ; DI STEF. 12c, aimer. |
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. | [Formules variantes] : Quil m'amera avec moy vienne. ([Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 125]). Il est temps, l'eure est acomplie, Que nul n'en differe ne tryve ; Mes ayez tous chiere hardie Et cil qui m'aymera me suyve. ([Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 438]). En nom Dieu, je vois commancer Et qui m'aymera, si me suyve, Pour noz anemis dechasser, Afin que du royaulme on les prive. ([Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 474]). Monstrons nous comme gens de fait Et allon en belle ordonnance. Vecy l'estandart et la lance ; Or me suive qui m'aimera. ([Myst. st Laur. S.W., 1499, 147]). |
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"Aîné" : CHARITÉ. Esperance, m'amye, je n'y feray demeure. Je voy bien et congnois que le monde perille Se par moy n'est requeux, quil suis s'aisnee fille. ([Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 46]). |
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- | P. iron. Les deux ais. "La croix" : Vous estes le roy des deux ais, Faulx glout parjux, outrecuidiéz, Quil la loy abatre cuidéz, Mes vous en estez bien gardéz. ([Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 211]). |
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- | [L'aisselle comme endroit qui permet de cacher quelque chose, de l'emporter] Mettre qqc. sous son aisselle : C'est fait, or tenéz, damoiselle, Mectés cecy soulx vostre esselle ([Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 113]). |
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- | [D'un mal moral] : Cy suppli, doux Pere, ta digne magesté, Je, ta petite fille quil ay non Esperance, Qu'a ma povre requeste leur envoye alegence, Et par ta saincte grace envers toy les racorde. ([Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 46]). Dame, Dieu vous doint alegence Et vous veille reconforter ! ([Myst. Pass. Amb. R., c.1474-1500, 73]). Qu'apres ma tribulacion Je puisse avoir remission Et aussi de bref allegance Sans estre en desolacion, Par la vostre permission, Donnez moi plaine delivrance. ([Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 101]). |
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- | [Le lieu] : Faire te fault une grant arche De bois ligier cy que mieulx aille Dessus l'eaul quant temps sera. Chanbrettes la dedans ara, De poil et de cymant l'oindras ; De trois cens couldes la feras De long, et de large cinquante, Et la hauteur sera de trencte ([Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 27]). |
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. | Aller contre. "S'opposer à" : Dix commandemens par moy te mande A garder sans point trespasser ; Garde, peuple de les casser. Quil contre ceste loy ira, Cil de son peuple perira. Voy les te cy, or les escoutes Et en ton cueur les fiches et boutes ; Vecy la loy en pierre escripte. ([Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 40]). |
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. | Aller au contraire de. "Contredire, s'opposer à" : Or sui ge venu a mon droit Car je suis maistre orendroit. Quil m'en peul aler au contraire ? ([Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 8]). |
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. | En partic. Allons men : De ce grant deul vous fault tenir. Pour Dieu, ma dame, cessés vous. Alons man, ma dame au cueur doulx, Vous sçavéz bien qu'il [Jésus] nous a dist Briefment arons joie sans respit ; Bien sçay qu'il nous conffortera. ([Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 227]). Alons m'en faire noz approches, Portons noz battons contre bas. ([Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 536]). |
Rem. Sur la nature de men, v. FEW XXIV, 418a, l. 14-16 et note 24 bis (ambulare), et Du Prier, Roy Adv. M., 1455, 112 et note. |
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- | En partic. "Brûler en sacrifice" : Ce blefz icy alumeray. Cy droit que ira la fumiere Voit m'orison a Dieu le Pere Qu'ell'est bien digne d'exaucier. ([Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 22]). |
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B. - | "Personne, être humain" : Lors fist [Dieu] le deluge venir Et par tout grans eaulx courir ; Tout le monde cy fut noyé, Il ne demora fors Noé, Sem, Caym, Jaffet, ses drois enffens, Des ames quil couroient les champs. ([Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 4]). |
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- | Le coeur m'amollie : Sire, tout le cueur m'amolie Quant bien a mes pechiers je pens ; De trestout mon cueur me repans Quant j'ay esté cy outraigeuse. ([Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 162]). |
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. | [Ici, p. iron. : l'aveugle Longin, chargé de percer le côté du Christ avec sa lance, serait bien incapable de nuire à qui que ce soit en raison de son infirmité] : Vous tuerés la mort abacquim [l. l'amortabacquim], Certes, quil ne vous congnoistroit. ([Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 207]). |
Rem. Amorabaquin était le surnom donné au sultan turc Bayazid Ier (1354-1403) qui succéda à son père Murat Ier et vainquit à la bataille de Nicopolis en 1396 les Occidentaux engagés aux côtés du roi Sigismond de Hongrie (cf. l'évocation de cet événément ds B. Poissenot, L'Esté, 1583 in Conteurs fr. du XVIe s., Bibl. de la Pléiade, pp. 1305-1306). Ce désastre, causé par l'impétuosité aveugle et téméraire des Occidentaux, donna lieu à des expr. telles que combattre, tuer l'amorabaquin, évoquant la présomption, la témérité, la vantardise. Cf. p. ex. Ballade envoyée par les Angloiz aux François, apr. 1441 in Chart. J., Chron. Ch. VII, V., 2, 29 : De grant langaige trop avez, Dont vous usez soir et matin, Et semble tousjours que devez Combatre Lamoral Bacquin ; Chev. dames M., c.1462-1477, 137 : Il sembleroit a voz coustumes, (...) Que vous devez manger enclumes Et l'amiral Basquin pourfendre. Le nom amorabaquin, prob. issu par déformation du turc Murat-beg "Seigneur Murat", fut également donné par la suite à un personnage de carnaval. Bbg. Martin le Franc, Complainte du livre du Champion des Dames, ca 1442, éd. G. Paris ds Romania 16, 1887, 432 et note ; Menus propos P., 1461, 94 et note ; LA CURNE, HUG., s.v. amorabaquin ; J. Everett ds M. fr. 22, 1988, 103-104. |
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- | L'an de l'Incarnation n : L'an de l'Incarnacion courant Mil .IIIIcIIIIxx. et huit, Des jours il estoit dix huit De ce beaul joly mois de may, Ung dimanche aprés dimay, Ceste notable Passïon Fust par grande devocïon Achevee du tout d'escripre Sans riens y trover que redire Ne d'y avoir faulte d'ung mot. ([Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 269]). |
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- | Ne ... de cest an. "Ne ... jamais" : Alons ! Dieu nous peul delivrer ; Quil ara poür cy ce couche. C'il y a nully quil l'aproche, Je ly bailleray tel baudee Que de cest an n'est amendee ; Mieulx vaudroit celluy estre a naistre. ([Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 144]). Jude, amy, vous avez raison Et ne le croiray de cest an. ([Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 860]). |
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- | Anis confit. "Grain d'anis confit" : J'ay icy telle espicerie Pour revenir de mort a vie. J'ay poivre, canelle et guiginbre, Et saffrent odorent comme embre, Anys confit et pignollet, Et puis du sucre vïollet, Noix muguettes, pommes grenates ([Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 136]). |
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B. - | "Saluer par un baiser de paix" : JUDAS. Maistre, piessa je ne te veiz, Dieu te sault, je te veul baisier. DEUS. Amis, quil veulx tu apaisier ? Dy moy, pourquoy es tu venu ? Mieulx fust que ne m'eusse congneu. Pour ta paix me metz a tourment, Les Juïfz me hëent forment, Et en baisant tu m'as trahy. ([Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 178]). |
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I. - | Empl. trans. "Préparer" : Puis qu'il plait mon doux Dieu que je sois espossee, Du sanc de ses amis je seray arosee, Car pardurablement en vie est glosee. Pour ce ai ge veistu ceste robbe vermoille Et pourte ce calice ; il fault que l'aperaille. Pour quoy ? Pour celle dame quil oncques n'ot pareille, Car la mort de son filz me point la et esveille ([Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 78]). |
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A. - | Appeler qqn en temoignage. "Prendre quelqu'un à témoin" : J'appelle Dieu en tesmoingnaige, Le ciel, la terre et la mer, Car une vierge sans amer Du ciel concepvra ung hault prince ([Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 43]). |
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III. - | Empl. intrans. [Le suj. désigne un terme temporel] "Approcher" : Adieu, dame, jusques au revoir. Je lo que avant que departons Que ceste nuyt seans dormons, Car je voy que la nuyt aproche. ([Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 88]). |
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- | Arbre d'olive. "Olivier" : Le colom revient en bonne heure. Je voy bien que la terre est seiche A ce qu'il apourte en sa bouche Ung rain vert d'ung abre d'olive. ([Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 28]). |
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B. - | "Arche de Noé" : Faire te fault une grant arche De bois ligier cy que mieulx aille Dessus l'eaul quant temps sera. Chanbrettes la dedans ara, De poil et de cymant l'oindras ; De trois cens couldes la feras De long, et de large cinquante, Et la hauteur sera de trencte ([Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 27]). |
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- | Au fig. "Brûler, souffrir, être tourmenté" : Hee ! doulx filz, quant je vous regarde, Me sanble que tout le corps arde Du meschierfz et de la doleur Que faulx Juïfz par leur foleur Font par tout vostre corps souffrir. ([Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 216]). |
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A. - | "Ferveur, exaltation" : Grant joye de ly nous aviens En nostre cueur et grant ardure ; C'est celly quil la mort tresdure A souffert pour l'umain lignaige. ([Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 265]). |
Rem. Épisode des disciples d'Emmaüs (Luc 24, 32 : «Notre coeur n'était-il pas brûlant en nous (...) tandis qu'il nous découvrait les Écritures ?»). |
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"Vaillant, fanfaron" : Vous me sanblés bien armerange. ([Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 156]). |
Rem. Cf. FEW : adj. "qui aime les armes, les combats, vaillant", subst. "vaillant guerrier (ironique)", faire l'armerenge "faire le soldat fanfaron". |
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II. - | Adv. de temps. "De nouveau" : Les mors fais arrier estre en vie, Je purge de meselerie, Je ne seuffre nelui perir Qui de cuer me veult requerir, Aux aveugles ren leur veüe. ([Jour Jug. R., c.1380-1400, 230]). Mon corps quil fust crucifïé Est a present gloriffïé, Dont je randix l'ame a mon Pere, Et depuis mon corps prins arriere, Mes a mon Pere veul monter Pour vous pechïers surmonter. ([Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 257]). |
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- | Estre bien arumagié à qqn. "Être bien accordé, assorti avec quelqu'un (?)" : Flaire, ma seur, ceste primoire, Metz ceste odeur a ton visaige. Que tu es de tresbeaul charnaige, Vert et jaune par fine engoise ; Ta barbe ressanble une brosse. Certes, tu es trop gracïeusse, Cy tu ne fusse cy raicheuse. Bien suis a toy arumaigiéz. ([Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 94]). |
Rem. Sens conjectural, inspiré par le rapprochement avec arrimer "disposer, arranger" dans plusieurs dial. (FEW XVI, 721a: rimen) et en partic., en poitevin et saintongeais : s'arrimer "s'arranger ensemble, convenir, aller bien ensemble" et son dér. arrimage dans la loc. saintongeaise être de boun' arimage "de bon accommodement, d'humeur facile, d'un commerce agréable" (G. Musset, Gloss. des patois et des parlers de l'Aunis et du Saintonge t. 1, 1929, 166-167). |
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D. - | Au fig. "Assaut, attaque (de la mort)" : Posé serés en ce sepulcre Pour actendre le darrien jour Auquel serons tous sans cejour ; De la mort avés heu l'assault. ([Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 143]). |
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Au fig. "Aggraver, accroître" : Le filz de Dieu quil tant est dignez, Quil pour son peuple fust lïé, Tant parfait, courtois et benignez, Car il nous a tous deslïéz Du lieu ou estiens exilliéz Par cely quil la mal atisse, Nous a par sa mort deslïéz Et randéz a nostre frainchise. ([Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 257]). |
Rem. T-L enregistre plusieurs ex. du syntagme attiser le mal. |
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. | [Comme terme de compar.] : Lucifer, quil t'a fait ce faire, Quil te fait penser tel malice, Cy grant orgueul, cy malvoix vice ? Je t'avoie fait par mon signe Plux que nul autre ange digne Et plux cler que l'aube journee, Et tu as ma court bestournee Et t'es sur mon throne eslevéz Par orgueul dont tu es grevéz. ([Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 9]). |
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. | [P. métaph., en parlant d'une pers.] : Véz cy la Parolle encharnee Par quil Dieu forma tout le monde, Veéz vous icy l'aube journee Par quil toute clarté habomde ([Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 239]). |
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"Pétrin" : Oïl voir, vecy ung tourteaul Ou il n'y a ne seel ne sauge, Je l'ay petry dedans ung auge. ([Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 166]). |
Rem. Cf. auge masc., même sens, attest. en 1446 ds Comptes Archev. Rouen J., 1378-1500, 246 (ex. cité ds TLF). |
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Au fig. "Frapper, battre" : Mahom renoy ce ne vous aulne, Sainglant villain de pute part, Ou vous nous montrerés quel part Est le chemin que devons traire. ([Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 60]). |
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- | [Empl. interj., accompagnant un mouvement vers l'avant] "En avant !" : Avant, avant, a boire, a boire ! Vard 'arriere, varde, houle, houle ! ([Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 38]). |
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"Avis, conseil" : Au peuple de Dieu avisance Doyve [les prophètes] donner et esperance. Il doyve, a m'antancïom, Parler de la Redempcïom Quil sera par le filz de vierge. ([Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 41]). Sire, a vous regeis mes pechiers, Car oncques ne fix se mal non. Je vous prie, sire, en Dieu le non Que vous me donnés avisance. ([Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 96]). |
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"Avis, conseil" : Au peuple de Dieu avisance Doyve [les prophètes] donner et esperance. Il doyve, a m'antancïom, Parler de la Redempcïom Quil sera par le filz de vierge. ([Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 41]). Sire, a vous regeis mes pechiers, Car oncques ne fix se mal non. Je vous prie, sire, en Dieu le non Que vous me donnés avisance. ([Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 96]). |
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"Grimace" : Hee ! Sathanas, tresvil, tres(h)ors, Tu nous as mis tous au dehors De nostre grant prosperité ; Tu nous as bien le dox frotté, Trestou'chïé plux vil que boe ; Tu nous as bien faicte la baboe, Oncques nul ne te poux saouller, Tu cuidoie tout engoler. ([Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 245]). |
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En bades. "Sans profit, en vain" : Vous plairoit il aler enquerre Cy environ, par ceste terre, Ou Jhesu est, pour ly pourter Ce messaige : que conforter Vienne le Ladre qu'est malades ? Et vous ne yrés pas en bades, Car vous en serez bien paiéz. ([Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 142]). |
Rem. Ex. mentionné ds FEW. |
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- | Part. passé en empl. adj. Mal bailli. "Maltraité, malmené" : Jay pour ce ne te laisseray, Se tu m'as enchantee m'oreille ; Bien sçaras faire la dormoille Se je ne te faix mal bailly. ([Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 179]). |
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1. | "La balance, symbole de la justice divine" : Hé ! Jhesu, plain de grant vaillance, Lance moy en bonne balance, L'ame me donne fort et bonne Pour resister a deesperance ; Rincé [l. rince] suis, ce ta sapïence En ce bon conffort me donne. ([Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 135]). Je n'en vouldroye riens mesdire Ne bien ne mal de telle puissance. Dieu le scet, il nous doit suffire, C'est celuy qui tient la balance. ([Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 137]). |
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2. | "La croix du Christ, comparée à une balance" : Doux balme tresdilicïeux, Bien doy avoir au cueur grevance Quant je te voy en la balance Quil est entre ciel et la terre. ([Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 217]). Envye en sera promotive Et ire la judicative, En qui trop petit de port a ; Et ne cessera Jusques elle t'aura Livré, a oultrance, En haulte balance De la croix, arbre de puissance, Qui tout nostre salut fera. ([Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 406]). |
Rem. Le sacrifice du Christ sur la croix pour le salut de l'humanité a pesé plus lourd que les péchés des hommes (cf. BLAISE Lat. Chrét., s.v. statera). |
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